Bave à la poupe

A FL sorcier des équinoxes, brasseur de sortilèges, souverain averti et secret qui sait coudre et tailler dans l’infini.

Introït: Il faut les voir à la sortie des villes, posés les uns contre les autres, tournant du plus boueux au limpide les boues éteintes quand des artificiers de pacotille, mesurant le salin veulent nous préserver des étincelles et du retentissement de l’eau.

Dans ces grands bacs inanimés du désir où se brassent les déchets des incantations, les grands renoncements , où des roues s’enclenchent les unes dans les autres, si bavardes dans la confiscation dissimulée dans les eaux grasses.

Dans ces grands laminoirs du désir, ces fines tôles d’apparat, ces meules d’eau roulées au-dessus comme des vagues.

 » M’en aura bien fait bavé  » le pingouin 2.0 !

Etrange affleurement des exercices individuels au bout des plongeoirs pour mieux saisir cette vibration: l élancement. Quand il faut TOUT surprendre afin de dérouter sur d’autres craintes et bavoirs, tout ce qui fait carrière.

Il faut le prendre au pied des lettres. C’est de TOUT majuscule dont je parle, de l’un de ces moments où l’on est sur le point de basculer, disons juste avant, le milliardième de seconde où se joue le destin à moins que l’inverse…

Clinamen, une inclinaison afin de retrouver la particule , angle de l’infime.

Ce moment-variation du plongeoir, de ses paliers gravis du bas étage au troisième, pas à pas. – il faut bien cela -, aucune cage d’ascenseur. le corps vêtu à peine d’un maillot, aucun spectacle ni mise en demeure.

10 pulpes et cartilages au bord du vide, recroquevillés. Une phalange d’étincelles sur une planche mise à feu.

Puis enfin, ce que permet l’étrange invention – l’image est fixe alors, tout est suspendu, tous retiennent leur souffle -: ce détachement. Oui, car il faut bien l’appréhender à partir du fléchissement et de ce qui se ramasse dans la contraction des ligaments, tenter de le décrire même s’il ne faut que l’éprouver, chacun, au même titre qu’une épreuve sans initiation.

Rien, donc, ne vibre encore, aucune corde ni colonne.

Il y a juste un diaphragme, un iris, un souffle; sans soute faut-il ce vertige pour expirer. On ne distingue aucun viscère. On ne pourrait les voir qu’en cas d’accident. Inconcevable!

Chacun au pourtour du bassin a déjà projeté la figure même si la marque de l’empreinte est encore aux vestiaires , ne venant qu’après coup, dans les propos qui rapportent l’évènement quand les tôles claquent par jeu, battantes et que les verrous sont ouverts, les cadenas défaits.

Le guet, figure du désir, éclosion de la forme, miracle des quotidiens quand ils ne sont pas tête-bêche à l’envers emmêlés dans un je ne sais quoi du désordre. Ici l’apparence, essentielle, serait sauve.

Chacun est alors rassuré. la vie reprend son cours. la certitude acquise que cela se fera, le plongeon, que maintenant, il est trop tard pour faire machine arrière. Déjà, les images fixées se décomposent. c’est le troisième appui, l’avant-dernier rebondissement dans la somme encore insuffisante pour permettre la figure, celle d’un ange qui se retourne, un Gabriel d’après midi étincelant dans une banlieue quelque part mais qu’importe.

Ce qui se serait précipité dans ces coordonnées, ce moment ou instant dans la toile où, à l’écart des yeux, de toute vigilance, dans un angle une araignée saoule se distrait, ce n’est rien d’autre que l’exploit: celui de vivre.

Alors la vie peut reprendre son cours. La silhouette s’est imprimée dans les mémoires de ce qui passe.

Une nuit, à bout de souffle, il dira toutes les images venues, – il ne pourrait les confier à quiconque – le film secret, dès lors conservé à jamais, intérieur, dans le cerveau qui, à mesure qu’il vieillira formera une cale sur laquelle , bien des années après, une amante, tandis qu’ils s’étreindront sur les doux édredons posera sa main, ses doigts, l’extrémité, ses phalanges et la pulpe, et le caressera encore, et encore, comme le point d’ancrage de leur amour, et pour lui comme un de ses souvenirs les plus chers quand il devint un homme.

Is se diront les cellules toujours renouvelées de la peau et des corps avec les preuves de la science, puis, il dira la banlieue vaine où il fût un héros, la cité, JLG et le sourire de Belmondo qu’il n’a jamais rencontré.

Les allumettes sont rangées, l’araignée s’est assoupie. Tout est calme.

Un souffle emporte les brins de peau.

Le fabuleux voyage, un essai naturaliste?

De fait, si l’on considère ( par une étrange déductibilité ) non pas le sens mais la forme du fabuleux voyage, en cela qu’elle implique Canal et voies d’eau, on pourrait sans désordre la comparer à un livre qui s’ouvrirait à mesure, sans souci ni inquiétude du linéaire, juste contraint par les étapes qui en seraient des chapitres.

Ce serait cet étrange objet relié, paginé.

Faudra-t’il alors pour en saisir le sens – avec toute la prudence requise, y compris le soupçon envers tout ce qui pourrait s’apparenter par raccourci à un but, comme dans une croisière – s’en remettre à la forme? Même en faire un projet?

Quelque chose se travaille néanmoins dans ce processus. Parti de l’évènement singulier, à mesure que nous gagnons la grotte et son exposition y compris dans le fondement de son décalage sise à la Villa, objet onirique par excellence, l’objet visé s’obscurcit, disparait, se voile, se dérobe, clignote peut-être mais cela, de son fait en tous cas n’est pas sûr et n’a été, à ce jour, confirmé par aucun voyageur.

Il y a donc la profondeur des décalages, leur éclat à vif, le rayonnement du trompe l’oeil. la grotte bien réelle est ailleurs, inaccessible pour le commun des mortels, juste pour une poignée de scientifiques, plongeurs sous-marins.

Car ce que nous souhaitons atteindre n’existe plus, s’est éteint ( peu importe les causes ). Il n’est plus qu’un objet de mémoire, l’expression catalysée d’un désir.


Mobile, il joue de toutes les surfaces, qu’il en soit de la glace ou de la mer trompeuse, bercée d’illusions et de mirages où nous sommes, toujours dans la compagnie d’Ulysse, pris par des sortilèges, ceux de la communication, du politique, des assidus qui composent ici et là l’évènement qui doit surgir, résolument modernes, coincés et solitaires.

Bien sûr, on pourra toujours se voiler la face dans l’étrange sorcellerie des sortilèges, croire au réel, à l’absolu. Croire, le mot laisse une étrange saveur, ancienne, un goût indéfinissable qui se lie au passé, à ce qui fût; un éternel retour, une reprise à leur des vieux mobiles remis au gout du jour.

La fois prochaine, peut-être je parlerai de décadence pour voir ce que le mot retient, suppose, induit, sans jugement de valeur, ni attache au présent.

10012022

Le premier geste: celui de l’abandon toujours voisin de la chute.

Précipiter !

Certains, en retrait, dans les tréfonds des grottes nous observent, yeux luisants, pupilles haubanées par le ciel où nos ombres se détachent, plus ou moins clamées, vaguement nuageuses.

La lenteur vînt, après coup , comme un ultime rebondissement. C’est que les grottes, leurs résurgences, sont habitées. Après le premier moment d’attente, le scrupule.

Le cinéma s’est emparé de la mythologie des êtres souterrains pour rétablir à partir de ses obscurités l’ordre dans la lumière des villes. On y voit d’ailleurs rarement le jour. C’est un monde du rampant et de l’envolée, de la lumière interrogeant le ciel, guettant l’apparition dans la turgescence d’un faisceau lumineux . Cette réclame du ciel, constante, ancrée dans l’interpellation et la quête de justice depuis Moîse est la semelle compensée de celles et ceux qui aimeraient prendre de la hauteur.

Je les comprends.

Les éléments du Rubik’s sont là ! Ne reste qu’à les assembler par la prise de conscience, l’ensemencement de châteaux forts. Expression de la prise pour ceux qui détiennent une puissance .

A l’opposé revient à ma mémoire, quelques mots de Madame Du Deffand:  » Je n’ai pas peur des fantômes mais je les crains » . C’était alors une cour d’apparat, de lumière, de draperies battues chaque matin par des colonnes de femmes, (plus), artisanes du propre qui les frappaient à grands gestes mais devant s’effacer et presque se dissoudre devant toutes les architectures du secret qui composaient dans les multiples corridors et passages dissimulés le corps aimant, désirant, celui qui se rapprochait, se devinait dans un souffle et laissait une buée, que l’on pouvait étreindre, toucher, à l’opposé de la mise en scène des corps à voir, de passage, spectaculaires, forgeant le pouvoir, rendus dès lors inaccessibles sauf à justifier de l’audience par un mot, un billet dans la file d’attente aux huissiers, chambellans et autres caméristes.

Après tant de divagations, ce que recouvre le terme fantôme est un ensemble complexe, souvent bavard, chahuté par des apparitions récurrentes, troublé par un folklore de tables tournantes et d’un porteur d’au-delà en équilibre sur le fil, maintenu par ses jarres.

Dans le cristal moderne la transparence fait jeu à part. Une absence de seuil en est la marque. Du vague à l’âme pour les plus préservés, de la fatigue pour les autres. La grotte, dans son déclin même est l’inverse de sa magnificence glorifiée de façon si ardente aujourd’hui par les communicants du merveilleux, toujours agonisants, toujours ressuscités les lundis matin dans les Brain storming comme on disait avant, dans déjà l’ancien monde, étonnamment disparu.

C’est comme s’il n’y avait pas d’avant : je me faisais cette trouble réflexion à propos d’une égérie télé-réelle, considérant qu’elle vivait dans un temps dont la qualité première, qui la distinguait de tous les temps autres et possibles était celle d’une parfaite synchronicité, d’un temps qui excluait le raté, qui ne supportait pas les corridors et la buée, – inacceptable sur l’ écran de son smartphone- , l’accident, le passé, le futur, qui refusait en un mot la conjugaison et le climat si étrange des imparfaits, subjonctifs et présents.

Ni seuil, aucun recul, synchrone. Juste la caméra mode selfie.

Mais pas dupe, incroyablement habile, sachant mieux que quiconque faire croire à sa présence surtout lorsque, alimentant certaines heures le désir par son silence, pour « souffler » disait-elle, elle revenait sur le mode jaillissant, fantomatique, poudrée, rêveuse, prête au shopping.

Un moment assez stendhalien en somme, l’apparition d’une silhouette objet d’ une déclaration amoureuse, d’un étonnement permanent qu’elle existât.

Depuis je porte alors le brassard N° 14791 et, dans la file de ses followers j’attends un signe d’elle !

REFLEX 251121

Cette Image, naturellement il faut s’y confronter, la décrypter.

Elle est la base, l’objectif, un noeud puissant.

Il faut toujours y revenir comme à une obligation essentielle.

Donc s’exercer à produire des énoncés.

Identifier le lieu des écorces successives autorisant l’accès à l’empreinte géologique.

Ce serait un moyen d’en constituer le plan de réalité, ici même dans le retrait contemplatif de la scène mémorielle laissant venir les tisons du langage par le cortex.

Lui conférer un statut statistique.Dire l'(a) position, coordonnées géodésiques , référentiel spatio temporel.

La titrer : « Marseille, vue du Port ».

L’engager dans L’ espace buissonnant de l’Histoire, autrement dit la situer.

Voir la manière dont ces éléments s ‘organisent, se distinguent dans le plan géométrique. Prendre en considération le mouvement contenu par le cadre, l’agitation dissimulée – un batiment est au repos – , la cinétique du moment, sa turbulence invisible, son Clinamen.

Nous pourrions dire du fragment, si nous le considérons comme tel, qu’il est carré, qu’il est une surface dont on peut mesurer l’étendue mais pas la profondeur.

On ne sait pas qui a pris le cliché, probablement un satellite. Les bords nets de l’image, sa coupe disent autre chose que le lambeau. Nous pourrions , devons procéder à l’inventaire, c’est à dire prêter un mot qui, dans le jeu de la langue, sera un constat provisoire de ce que nous voyons, prenant aussi en compte la possibilité du hors-champ, de ce que le regard constitue et de ce qu’il se révèle impuissant à épuiser dans le coeur de l’image: la représentation.

Nous pourrions tenter par une suite d’essais ininterrompus d’en accrocher le style, les qualités: froideur, ou glaciation de l’image renvoyant à une objectivité caractérisée par la distance. Ou même, parce que l’image est figée qu’elle est faussée.

Dans l’illusion des degrés, la fourberie des perspectives, nous pourrions, à ce moment là, en préciser enfin la fonction, ce à quoi ces éléments ainsi calibrés sont destinés. Identifier ce qui porte cette fonction, la structure et préciser la manière dont elle s’anime et prend en charge. Voir ce qui la justifie.

Nous rendrions ainsi hommage à un exercice de lecture caractéristique des années 80.

Vue du corps, nous remarquons que cette forme ne s’inscrit pas un cercle pupille, un oeil et qu’elle ne peut donc s’ajuster dans un coulissement. Nous sommes incapables de deviner l’altitude de ce point de vue. C’est un trouble en se sens que déjà se mêle à aplomb de la prise de vue orbitale ce que nous sommes, vertébrés en quête d’horizon.

Si nous nommons la prise un Trésor, nous lui prêtons une valeur où l’indicible inaugure un échange . Ce point est l’aboutissement. Cette valeur est . Les opérations marquent une pause.

Confrontés à cette image, le surgissement, l’apparition du mammouth de la Frise Noire de Pech Merle mènent par toutes sortes de diffractions, à une explosion mineure, un éclatement du centre. La position est rompue, l’ancrage est différé , l’image se met à flotter, incertaine.

Surgit alors une possibilité de transport, une figure de style apparentée à une métaphore.

Puis, enfin, à partir de cet échafaudage sophistiqué et maladroit, tout laisser sur place, se retirer de l’image.

C’est toujours, au bord du sens que nous mobilisons notre fétiche:  » I would prefer not to ».

Ce tremplin vibratoire où la langue organique est. Nous sommes au bord prêts à sauter dans le vertige de l’énoncé, sa projection, munis d’élans. Les sauts à l’extrême du plongeoir produisent une vibration. Les orteils et la voute plantaire s’étaient crispés sûrement au bord de la planche .

Cette silhouette labile, c’est l’Homme au bord de la piscine. Etincelant dans son maillot qui dissimule sa nudité.

Toujours les animaux se jouent des ports et demeurent invisibles, objets d’excursions.

Cela fait, nous nous tiendrons à l’écart. C’est ici que l’histoire commence. Dans le Fabuleux voyage, M le mammouth s’expose au dehors et n’a rien à dire, il est muet suspendu au risque qu’il prend:  » Que diront les gens? » .

C’est Nous qui parlons, Nous seuls, dans cet enlacement.

FRISE NOIRE – PECH MERLE
Il n’y a ici, dans l’objet peint- dessiné aucune menace

M le mammouth / Frise noire – Pech Merle

Cosquer : Scène dite des « Trois pingouins ».

Pinguinus Impennis I. Villa méditerranée. Centre d’interprétation de la grotte Cosquer.

22112021

Il va de soi que chaque image nourrit et dissimule une intrigue. Chaque fois, l’on se demande: que se passe t’il? ou, si l’évènement – ou ce que nous avons élaboré comme tel -s’est déjà produit, que s’est-il passé?

De cela même, qu’il est passé, voire s’est produit, pouvons nous acquérir la certitude?

Le motif du rien est donc déconcertant. Il déconcerte en raison de sa négativité apparente et de la disjonction qu’il introduit dans le phrasé temporel.

Ce matin là, il avait plu sur la villa. Je l’observais de loin, à des centaines de kilomètres. C’était un chantier immense qui progressait vers sa clôture. Nous étions attendus à cette date. En termes de ponctuation, donc de rythmes, nous nous apprêtions à un point virgule plus qu’à un point puisque l’inauguration officielle était prévue le 28, nous le 04 de ce même mois de juin 22.

Qu’y avait-il donc dans cette image qui put s’énoncer, faire l’objet de remémoration? Je songeais à l’ équipage de W V Humboldt, à l’assaut d’un sommet en Amérique du sud avec un ensemble d’instruments de nature à nommer les nuages à partir de leur forme. Sans doute un travail assez sûr.

Qui eût pu se douter qu’en dessous, dans sa profondeur d’image, une grotte était en voie d’achèvement, avec ses répliques d’ondulation, ses gravats enchevêtrés? Que là, faisant écho aux vers de Rimbaud, se distingue la pépite d’une empreinte, minuscule, non pas un miroir mais un fac-similé, une reconstruction.

A chacun échoit le devoir d’orpaillage et du tamis.

 » Ô que mon coeur éclate Ô que j’aille à la mer »

 » Elle est retrouvée! Quoi?
L’éternité
c’est la mer allée au soleil »

_______________________________________ Je pointille……………………………

Il faut donc saisir une perspective , une organisation sous – jacente dans l’à plat photographique, son découpage, ignorer ce qui se manifeste dans le hors-champ. On notera les arrivées et sorties du port. Les pas étouffés dans une salle de contrôle où s’organise l’ordre l pendulaire. Eviter tout accident est le mot d’ordre. Le calme est trompeur. Ici, tout est attention au moindre dérèglement.

Les ports ne seraient plus végétatifs.

Nous sommes au port, face à la mer.
Un pingouin guette.
Rien d’autre.

Je jouais à la marelle en alignant les Topos. Lignes, courbes, frontières. Paysages.

Faut-il à partir des carrés blanc et noir tendre une ligne jusqu’au pôle. Devient-elle alors dans le tressage de ses torons une ligne de vie assez sûre pour nous dégager de l’emprise du lieu, de ce qui s’y joue ordinairement, dans la durée où chacun vaque?

Est-elle une indication?

Au cours d’un déplacement récent, la pensée me vînt qu’au lieu de panneaux nommant, villes , villages, gabarit routier, il eut mieux valu, dans les fossés, nommer les arbres, les arbustes, tout le massif du végétal pour attirer l’attention vers son existence fragile.

 » ici Peuplier, Ici Chêne emmêlé au bouleau, Ici plan d’herbes se croisant … » Qui sait où de telles indications nous mèneraient, comment nos destinations évolueraient ?

ARCHE(O)LOGIES DES DECOUPAGES

Quelques instants plus tard, le même lieu, le même jour

De la même manière qu’il existe une archéologie des profondeurs et des surfaces, il existe une archéologie du ciel et des hauteurs à laquelle nous n’avons accès qu’à la condition d’être renversé, tête à l’envers.

On verra bien, de bord à bord, dans sa situation millimétrique que le corps de l’image est semblable quelqu’en soit l’exposition.

Ce qui surgit ici dans ces plaques de sensibilisation sont autant de miroitements construits, voulus sur le modèle du microscope et de ce qui sous la lentille peut s’observer: un détail qui nomme un ensemble et à partir duquel tirer tous les fils soit possible.

DES CONTINENTS

31102021

Basse pression – Hecto Pascal inconnu ( non relevé ) formation de cumulus actifs formés Nord Nord Est Ouessant. Pas d’apparence.

Le plus incertain décortiquer les images pour leur faire signifier quelque chose, les forcer. La langue est fasciste en ce sens disait Roland Barthes, qu’elle force à dire.

Il vaudrait mieux, de part en part s’appuyer sur l’insignifiant. Nommer, étinceler, quelle raison sous-jacente? Un trait d’étincelles au dessus-dessous des nuages. Le vieux pétard mouillé de la conscience, ce refuge habité paraît-il…Tous là avec son grattoir.

Quel rationalité du discours apparenté au site? Un appareil du commun – collectivité où l’objet, vertueusement existe entre, non pas dans l’inhérence de chacun, surgi comme produit arraisonné d’un savoir ou d’une connaissance, vague, aussi vague de ce qui fut rapporté, un rappel.

Une rencontre ou à l’encontre. Je mesure que l’objet se vide par l’absence de discours ou encore, que ceux-ci là sont las, trop communicants, dont l’essence est d’être neuf, disons nouveau, témoin que quelque chose se passe qui pourrait nous retenir, notre attention, voire l’échéance d’une promenade. Nous irions voir ceci, empruntant la carte, un mémo d’annonce. Le principe de la communication n’est-il pas d’avertir?

Les éléments seraient toujours au dehors, à découvrir, non pas dans la remémoration d’un événement disparu et à convoquer, familièrement un souvenir. Mais le dehors nous déporte. Fait de nous des vagabonds, une errance. Il attire certains plus que tout qui n’ont pas assez de poutres ou de chapelle ardentes à l’intérieur. Parfois ils sont attirés sur les plages et quelqu’un les assassine.

MISES EN GARDE

I. Disciplines

Il m’arrive parfois de décortiquer, après coup mes rendez-vous.

J’imagine que chaque institution a sa discipline, des règles liées à l’univers qu’elle promeut, dont elle défend la cohérence statutaire , les exercices de nomination. Elle n’accueille l’étranger qu’avec réticence, à son corps défendant.

Ici, comme le cite Michel de Certeau dans son introduction à la fable Mystique, le gardien dit: « pas encore », annonce l’attente infinie:

« Je ne suis que le dernier des gardiens. Devant chaque salle, il y a des gardiens de plus en plus puissants, je ne puis même pas supporter l’aspect du troisième après moi »

Du même auteur reprenant l’ouverture:

 » Je ( Il , le livre ) me présente au nom d’une incompétence: je suis exilé de ce dont je traite (…) le travail ( l’écriture) se produit à partir d’un deuil ( l’exil ), qui constituait déjà au XVI siècle un secret ressort de la pensée: la Melancholia. Un manquant fait écrire. Il ne cesse de s’écrire en voyages dans un pays dont je suis éloigné. A préciser le lieu de sa production, je voudrais d’abord éviter à ce récit de voyage le « prestige  » ( impudique et obscène dans on cas ) d’être pris pour un discours accrédité par une présence, autorisé à parler en son nom, en somme supposé savoir ce qu’il en est(…).

Introduction. La fable mystique. M de Certeau

J’appelle cela, le décalant, en faisant usage : La mise en garde du pingouin .

II. Histoire

« Papa, explique moi donc à quoi sert l’histoire?

( C’est, dans le texte le fils de Marc Bloch qui pose la question)

(…)

Qu’on évoque devant ses yeux la suite proprement innombrable des générations qui ont précédé la notre – depuis qu’un être susceptible de répondre à la définition de l’Homo sapiens est venu figurer l’une des nervures de cet immense éventail de formes vivantes que la nature dans sa fécondité déploie et élargit progressivement: cet éventail dont l’image se substitue en nous de plus en plus, aujourd’hui, à la vieille image d’un continu linéaire de nos pères – d’une évolution qui, des animaux à l’homme, était censée tendre un fil unique et sans rupture. Derrière chacun de nous, quelle suite prodigieuse d’accouplements, de viols, de mélanges brutaux ou d’unions normales: un vertige. Et la mémoire de l’espèce en garde les traces pendant combien de temps? Mais que d’expériences aussi ! Que de participations à des sociétés prodigieusement différentes les unes des autres ! … Que de marques laissées, sur nos ancêtres immédiats sur nous mêmes par des systèmes d’idées et de croyances, par des « institutions », au sens sociologique du mot, dont les brusques réapparitions, les surprenants affleurements nous stupéfient parfois – et nous stupéfieraient bien plus encore et bien plus fréquemment , si nous nous appliquions à mieux nous observer de ce point de vue ! Mais un instinct nous en détourne. Un instinct nous avertit de ne pas nous laisser hypnotiser, envoûter, absorber par ce passé. Un instinct nous dit qu’oublier est une nécessité pour les groupes, pour les scouts qui veulent vivre. Pouvoir vivre. Ne pas se laisser écraser par cet amas formidable, par cette accumulation inhumaine de faits hérités. Par cette pression irrésistible des morts écrasant les vivants – laminant sous leur poids la mince couche du présent jusqu’à lui enlever toute force de résistance…

(…)

Vers une autre histoire. Lucien Febvre.

De ce long paragraphe, je tirerai l’enseignement de l’éventail, contrepoint du linéaire . Ce déploiement de la figure , des correspondances innombrables en opposition contre la forme majeure géologique de l’empilement, des couches successives, élaborant un thème mineur toujours repris.

Today17102021

Un bateau s’en va. J’ignore sa destination. Il quitte le bord avec une puissance contenue, n’a franchi aucune passe encore. J’ignore tout de ses moteurs, des hommes à la barre sur l’avancée du pont supérieur, des écrans qui disent une météo sans souci, de l’homme qui porte le plus de galons dorés et qui a laissé le commandement au pilote du port et dont la veille, du regard et d’un geste, d’une voix sans sursaut garantit l’accès au large.

L’image, pan toujours décalé ne sert ici qu’à fixer la fraction. Elle, littéralement nous tamponne. Dans le détail, on observe le soleil levant. Voilà , c’est cela: un point d’observation. Ce qu’est le point dans la myriade il est difficile de le dire; il faudrait en formaliser les sinus . Empreinte? Nous serions déjà dans le lexique de la conservation, mise en jeu de la trace. Pourquoi pas?

Mais suspendons, disons le retrait à vif, insaisissable, disparu. D’autant que, dans cette position, nul ne sait qui observe.

L’actualité de la nasse est toujours équivoque. Si on plongeait le filet le laissant dériver avant d’articuler les treuils, on entendrait sans doute le travail des pelleteuses, le murmure des bureaux d’études, les premiers assemblages publicitaires où se coulent les graviers et ciments des fondations. Un concours où les flux travaillent à mesure la patience et, la constituant par veines, leur font acquérir une gravité dans l’espace, une consistance, une forme, celle d’un réseau balayé , orienté, suspendu aux travaux, à leurs complications inévitables, en un mot: un dessin. Ici il faut nommer le pas fatigué et soucieux des ouvriers qui empruntent les ascenseurs monte-charge. De bonne heure, il a claqué la porte, après avoir embrassé sa femme et sa fille. C’est cela qui sera aussi enfoui, inaccessible, sauf pour eux. Ce moment.

Il faudrait ainsi pourvoir à un journal qui serait celui de la construction.

A partir de ce point de vue arrimé sur le toit, dans l’angle. Le métal aveugle du pingouin, le recel du paysage, cette mémoire avant la disparition. Non pas relais mais feuille, non pas éparpillement sans distinction mais reliure.

LFV//101012021

MRS_VM_LFV 10 OCT 21 /07H29


Nommer ce qui – quoi qui, dans l’image se révèle, se révulse, est dit, se dissimule, hors limite.

Coordonnées/ Latitude – degré
Tout le vivant

J’ai donc laissé les autres se prendre les pieds dans le tapis de l’actu. Public peu nombreux dans une salle des fêtes de province. Rurale comme disent les économètres savants qui nous glissent des cailloux dans la chaussure pour nous apprendre à marcher et à voir. Une étape. Le contraire d’un banquet.

Ainsi, avec un organe de presse, un lieu culturel, une scientifique et après dépouillement des votes du public – autant d’inscrits que de votants que d’exprimés – nous avons choisi une image de la frise noire. C’est le mammouth N°5. On dirait un choix de parfum de luxe.

Il faut laisser les autres faire, s’avancer, se déplier.

Tout cela est quand même bien étrange…