22112021

Il va de soi que chaque image nourrit et dissimule une intrigue. Chaque fois, l’on se demande: que se passe t’il? ou, si l’évènement – ou ce que nous avons élaboré comme tel -s’est déjà produit, que s’est-il passé?

De cela même, qu’il est passé, voire s’est produit, pouvons nous acquérir la certitude?

Le motif du rien est donc déconcertant. Il déconcerte en raison de sa négativité apparente et de la disjonction qu’il introduit dans le phrasé temporel.

Ce matin là, il avait plu sur la villa. Je l’observais de loin, à des centaines de kilomètres. C’était un chantier immense qui progressait vers sa clôture. Nous étions attendus à cette date. En termes de ponctuation, donc de rythmes, nous nous apprêtions à un point virgule plus qu’à un point puisque l’inauguration officielle était prévue le 28, nous le 04 de ce même mois de juin 22.

Qu’y avait-il donc dans cette image qui put s’énoncer, faire l’objet de remémoration? Je songeais à l’ équipage de W V Humboldt, à l’assaut d’un sommet en Amérique du sud avec un ensemble d’instruments de nature à nommer les nuages à partir de leur forme. Sans doute un travail assez sûr.

Qui eût pu se douter qu’en dessous, dans sa profondeur d’image, une grotte était en voie d’achèvement, avec ses répliques d’ondulation, ses gravats enchevêtrés? Que là, faisant écho aux vers de Rimbaud, se distingue la pépite d’une empreinte, minuscule, non pas un miroir mais un fac-similé, une reconstruction.

A chacun échoit le devoir d’orpaillage et du tamis.

 » Ô que mon coeur éclate Ô que j’aille à la mer »

 » Elle est retrouvée! Quoi?
L’éternité
c’est la mer allée au soleil »

_______________________________________ Je pointille……………………………

Il faut donc saisir une perspective , une organisation sous – jacente dans l’à plat photographique, son découpage, ignorer ce qui se manifeste dans le hors-champ. On notera les arrivées et sorties du port. Les pas étouffés dans une salle de contrôle où s’organise l’ordre l pendulaire. Eviter tout accident est le mot d’ordre. Le calme est trompeur. Ici, tout est attention au moindre dérèglement.

Les ports ne seraient plus végétatifs.

Nous sommes au port, face à la mer.
Un pingouin guette.
Rien d’autre.

Je jouais à la marelle en alignant les Topos. Lignes, courbes, frontières. Paysages.

Faut-il à partir des carrés blanc et noir tendre une ligne jusqu’au pôle. Devient-elle alors dans le tressage de ses torons une ligne de vie assez sûre pour nous dégager de l’emprise du lieu, de ce qui s’y joue ordinairement, dans la durée où chacun vaque?

Est-elle une indication?

Au cours d’un déplacement récent, la pensée me vînt qu’au lieu de panneaux nommant, villes , villages, gabarit routier, il eut mieux valu, dans les fossés, nommer les arbres, les arbustes, tout le massif du végétal pour attirer l’attention vers son existence fragile.

 » ici Peuplier, Ici Chêne emmêlé au bouleau, Ici plan d’herbes se croisant … » Qui sait où de telles indications nous mèneraient, comment nos destinations évolueraient ?

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