Le fabuleux voyage, un essai naturaliste?

De fait, si l’on considère ( par une étrange déductibilité ) non pas le sens mais la forme du fabuleux voyage, en cela qu’elle implique Canal et voies d’eau, on pourrait sans désordre la comparer à un livre qui s’ouvrirait à mesure, sans souci ni inquiétude du linéaire, juste contraint par les étapes qui en seraient des chapitres.

Ce serait cet étrange objet relié, paginé.

Faudra-t’il alors pour en saisir le sens – avec toute la prudence requise, y compris le soupçon envers tout ce qui pourrait s’apparenter par raccourci à un but, comme dans une croisière – s’en remettre à la forme? Même en faire un projet?

Quelque chose se travaille néanmoins dans ce processus. Parti de l’évènement singulier, à mesure que nous gagnons la grotte et son exposition y compris dans le fondement de son décalage sise à la Villa, objet onirique par excellence, l’objet visé s’obscurcit, disparait, se voile, se dérobe, clignote peut-être mais cela, de son fait en tous cas n’est pas sûr et n’a été, à ce jour, confirmé par aucun voyageur.

Il y a donc la profondeur des décalages, leur éclat à vif, le rayonnement du trompe l’oeil. la grotte bien réelle est ailleurs, inaccessible pour le commun des mortels, juste pour une poignée de scientifiques, plongeurs sous-marins.

Car ce que nous souhaitons atteindre n’existe plus, s’est éteint ( peu importe les causes ). Il n’est plus qu’un objet de mémoire, l’expression catalysée d’un désir.


Mobile, il joue de toutes les surfaces, qu’il en soit de la glace ou de la mer trompeuse, bercée d’illusions et de mirages où nous sommes, toujours dans la compagnie d’Ulysse, pris par des sortilèges, ceux de la communication, du politique, des assidus qui composent ici et là l’évènement qui doit surgir, résolument modernes, coincés et solitaires.

Bien sûr, on pourra toujours se voiler la face dans l’étrange sorcellerie des sortilèges, croire au réel, à l’absolu. Croire, le mot laisse une étrange saveur, ancienne, un goût indéfinissable qui se lie au passé, à ce qui fût; un éternel retour, une reprise à leur des vieux mobiles remis au gout du jour.

La fois prochaine, peut-être je parlerai de décadence pour voir ce que le mot retient, suppose, induit, sans jugement de valeur, ni attache au présent.

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